Pichon Angélique
Caléfaction
L'expérimentation, l'observation des caractéristiques d'une matière ou la mise en lumière d'un défaut, comme une trace d'humidité, sont le fil conducteur de tous mes travaux.
Marey a toujours photographié pour observer et toujours observé pour mesurer, c'est le protocole du scientifique. Au contraire, j'expérimente, j'observe et je mets en scène une particularité chimique ou physique soit dans une installation, soit en photo.
Lucien Bull, le sous-directeur de l'institut Marey, a mis en place toute une machinerie pour rendre visible en projection ralentie les mouvements de l'aile d'un insecte qui vole, la rupture d'une bulle de savon... il met en place un dispositif photographique complexe pour montrer une image nette d'un mouvement et ainsi pouvoir l'étudier.
A l'inverse, je mets en place de gros dispositifs de projections pour rendre une image fixe, mouvante. Et je prends des photos à l'aide de machines encombrantes ou anciennes mettant en avant le pouvoir instable d'une matière. Toutes ces pièces font appel à un protocole machinique.
L'image ou l'installation, ainsi créée, laisse toute place à l'imagination d'un nouveau monde, d'un nouveau territoire et d'un nouveau paysage.